Pour mieux harmoniser et coordonner leurs actions dans la zone de M’Silé qui dessert cinq communes dans la région de l’Assaba, les partenaires nationaux et internationaux disposent désormais d’un diagnostic socioéconomique exhaustif réalisé par les maires des communes concernées, avec l’appui de l’Association pour le développement intégré du Guidimagha (ADIG) et de ses partenaires, l’ONG française CORAIL, l’Agence de l’Eau de la commune de Vonnas (France) et le SGP/PNUD.
Un atelier de restitution des résultats de cette étude a été organisé dans ce sens le 2 décembre 2018 à Kiffa. Pour faire face aux dérèglements climatiques, notamment autour des mares permanentes du bassin versant de l’Oued M’Silé en Assaba, à cheval entre les communes Aghoratt, El Melgué, Kankossa et Sani, espace vital pour des milliers de populations, l’Ong ADIG et ses partenaires, venant en appui aux communes de la zone de M’Silé ont procédé à l’identification des ressources de subsistance des populations riveraines.
Ils ont rencontré les acteurs du développement local, les représentants des organisations de la société civile et les organisations communautaires de bases opérant dans la zone d’intervention. Ces actions ont permis de dégager les pratiques et les formes d’organisation, mais également de recueillir les contraintes et les priorités.
Une fois assemblés, exploités et analysés, ces éléments devront servir de base pour l’élaboration du « Programme d’action concertée », mais aussi comme facteur de concertation entre des acteurs antérieurement antagoniques, pour déboucher sur un programme d’actions commun. Pour y parvenir, deux axes complémentaires ont été identifiés.
Il s’agit de créer un dispositif de gouvernance intercommunale du bassin versant de l’Oued M’Silé sur la base du diagnostic socioéconomique et hydrologique réalisé. Ce qui permettra d’élaborer un programme concerté d’actions prioritaires de développement (type Contrat de rivière). Celui-ci vise à renforcer les capacités de résilience des populations vulnérables et des écosystèmes face aux contrecoups des changements climatiques.
Il s’agit ensuite dans ces communes, d’organiser, de restaurer et de récupérer les sols dégradés en vue de résoudre les problèmes nutritionnels, d’emploi et de sécurité alimentaire, mais aussi de générer des revenus durables pour améliorer les conditions de vie déjà difficile des populations de ces contrées.
Ce « Contrat de rivière », qui est un modèle de gouvernance de proximité sera constitué d’une composante ayant force de proposition. C’est le Comité de Rivière, qui sera basé sur la concertation inclusive et participative de l’ensemble des parties prenantes identifiées sur cet espace. Une deuxième composante décisionnelle dite Comité de Pilotage sera créée. Elle est composée des cinq maires des communes situées autour de l’Oued M’Silé, du président du Collectif régional des maires de l’Assaba et des représentants des services techniques de l’Etat.
La première tâche du dispositif ainsi constitué, sera d’élaborer un programme d’actions prioritaires budgétisées dans le but d’assurer la cogestion durable des territoires et d’assurer la pérennité des plans d’eau et des oueds qui alimentent le bassin versant, ainsi que la biodiversité qu’ils abritent.
Il faut dire que la région de l’Assaba subit depuis des années les effets néfastes des changements climatiques qui se sont manifestés par des sécheresses récurrentes, la diminution des nappes phréatiques et la raréfaction des ressources naturelles (eaux, faune et flore).
La région a également connu des inondations répétitives, entraînant la dégradation des sols, la baisse des productions agricoles et un exode rural massif sans précédent, surtout des jeunes. Se sont ajoutées à ces phénomènes, la pression des activités humaines, l’absence de concertation et de coordination entre les acteurs locaux et les usagers des ressources naturelles.
C’est face à ce contexte socioéconomique défavorable, que le Collectif régional des maires de l’Assaba et les maires des communes de l’Oued M’Silé ont décidé de mettre en commun leurs capacités pour remédier à toutes ces contraintes.